Jacques Lacarrière L’Oiseleur du Temps

Concert-Lecture avec Sylvia Lipa-Lacarrière, lectrice, Charles Mathieu et Pierre Pateron, violons. Avec la participation de Michel Boizot, flûte et Hoonaz
Un choix de textes parmi ses « Natures » multiformes, étrangères ou familières
Chapelle du Beugnon
Hameau du Beugnon,
89260 Arcy-sur-Cure
Samedi 20 septembre à 20 heures

Le chemin ne finit jamais : pourquoi finirait-il puisque la terre est ronde ? Le chemin ne commence jamais : il est en nous depuis les nuits étoilées des primates. Le chemin dans nos mains : ces lignes de nos vies. Le chemin sur nos fronts : ces rides. Le chemin dans nos cœurs : ces vides à combler. A rêver. Ces vides à vivre.

Qu’est-ce qu’un patrimoine littéraire ? Quand on prononce ou quand on lit ces mots, on pense avant tout à un dépôt, un legs, à un don des savants, des poètes et des écrivains du passé que nous aurions mission de conserver et de transmettre intact aux générations à venir. Rien ne me paraît plus faut. Un patrimoine littéraire, ce ne sont pas des mots embaumés dans des pages ni des images momifiées en des nécropoles livresques mais le contraire : une source toujours vivante qui continue de couler jusqu’à nous, de refléter nos besoins et nos rêves, qui continue en sommes d’alimenter notre présent. Car nous appartenons au même fleuve que ceux qui nous ont précédés sur ses rives et ce sont leurs voix, leurs mots, leurs idées, leurs images que nous surprenons en son cours. Un patrimoine, c’est ce qui sourd de la terre pour ensuite traverser les siècles comme une mémoire qui murmure. Un vrai livre ne meurt jamais. Tout au plus hiberne-t-il dans le temps et il ne dépend que de nous de lui redonner souffle et voix par la lecture vivifiante que nous pouvons en faire. Tel est le miracle des livres : resserrer ou abolir le temps en restituant intacte la parole du plus ancien passé. Depuis Homère, nous le savons, les vrais livres ont tous été écrits
hier.
Jacques Lacarrière

Iraq (s)

Hassan Massoudy

Vézelay, à la librairie L’Ame enchantée
Samedi 6 septembre de 16 h à 19 h
Faire que les sons deviennent forme, que le poème devienne vent, que les vers se muent en vertiges, vertiges de couleur et de nuits. Faire que chaque page, par la vertu et la magie du calame et du pinceau, devienne une chorégraphie d’émois et de mots : c’est cela la calligraphie.
Jacques Lacarrière

Dans le cadre de l’exposition de calligraphies originales de Hassan Massoudy, L’Ame enchantée propose une rencontre avec le peintre, qui signera ses livres, accompagnée d’une lecture avec Sylvia Lipa-Lacarrière et Lorant Hecquet.

« Comment devant certaines images ne pas penser à tous ces mots, paroles, cris anciens mais aussi paroles et mots d’aujourd’hui qui disent avec la même force, la même émotion, les horreurs de la guerre, la détresse des populations. » Aussi, c’est par un poème d’il y a quarante siècles comme celui d’aujourd’hui, rencontrés dans un texte de Jacques Lacarrière pour Hassan Massoudy, que commencera ce :
Désir d’Envol 

O nuit, où es-tu Irak ?
J’entends presque l’Irak
Rassembler les tonnerres
Amasser les éclairs sur les plaines et les montagnes.
J’entends presque les palmiers boire la pluie,
J’entends les villages gémir et les exilés
Combattre avec leurs rames et leurs voiles les tempêtes du golfe
Et les tonnerres chantant : pluie… pluie… pluie.

Es-Sayyâb
(1927-1964)

L’Ame enchantée, 11 rue Saint-Etienne, Vézelay 03 86 32 38 38

Plus d’informations

Voix Grecques

Présentation et lectures

A la librairie « Le Tumulte des mots »
Mercredi 21 mai à partir de 18h30
A lʼoccasion des nouvelles éditions de Grécité de Yannis Ritsos, traduction de Jacques Lacarrière, Bruno Doucey éditeur ; de La Grèce de lʼombre, trad. J.L. et Michel Volkovitch au « Miel des anges » et du recueil des poèmes de Jacques Lacarrière Mirologues, Cheyne éditeur.

Le Tumulte des Mots
6 rue Rochechouart,
75009 Paris.
Métro Cadet

– La Grèce de l’ombre, traductions des chansons rebetik par Jacques Lacarrière et Michel Volkovitch aux éditions Le miel des Anges 

– Grécité, de Yannis Ritsos, dans la traduction de Jacques Lacarrière aux éditions Bruno Doucey. Edition bilingue.

– Mirologues, poèmes de Jacques lacarrière aux éditions Cheyne.

« Chaque fois que le soleil descend
et que le thym roussit dans le sein de la pierre
Une goutte dʼeau creuse jusquʼà la moelle le silence
Une cloche sonne les années, suspendue au très vieux platane
Les étincelles ne dorment que dʼun œil dans les braises de la solitude
Et les toits songent au duvet doré ombrageant Les lèvres de juillet … « 

Le Miel des Anges
Cheyne Editeur

La Grèce de l’Ombre

Présentation d’ouvrages et lectures

le mercredi 21 mai à partir de 18h 30
à la librairie L’écume des pages,
6 rue Rochechouart,
7509 Paris.

Nouvelle édition du recueil La Grèce de l’ombre,
traductions des chansons rebetik par Jacques Lacarrière et Michel Volkovitch
aux éditions Le miel des anges

– La Grèce de l’ombre, traductions des chansons rebetik par Jacques Lacarrière et Michel Volkovitch aux éditions Le miel des Anges 

– Grécité, de Yannis Ritsos, dans la traduction de Jacques Lacarrière aux éditions Bruno Doucey. Edition bilingue.

– Mirologues, poèmes de Jacques lacarrière aux éditions Cheyne.

L’Ecume des Pages

Parutions depuis 2008 sous l’égide de l’association Chemins faisant

Méditerranée

Cet ouvrage réunit pour la première fois les récits des voyages dédiés par Jacques Lacarrière à la Méditerranée : En cheminant avec Hérodote, Promenades dans la Grèce antique et L’Été grec, ainsi qu’une foule d’articles peu connus sur des îles grandes ou petites comme la Crète, Patmos, Hydra et tant d’autres.
Parution : 17 Janvier 2013
ISBN : 2-221-12494-4
Plus d’information : Editions Bouquins / Robert Lafont

Un rêve éveillé, textes sur le théâtre, éditions Transboréal

Textes de Jacques Lacarrière sur la troupe du théâtre antique de la Sorbonne, la tragédie grecque, Avignon et Jean Vilar, le festival d’Avignon, le théâtre des Balkans, l’Opéra.
Dionysos
Dieu du vin, c’est vrai et donc de l’ivresse. Mais aussi dieu fondateur du théâtre. Le vin, l’ivresse révèlent la face obscure, ignorée de nous-même. Le théâtre, lui, révèle à l’homme sa filiation avec les grands courants, les grandes forces du monde, les dieux, le destin, l’histoire et la cité.
Dionysos est le dieu des miroirs cachés, des sorties hors du corps par transes et extases, des possessions brutales mais fertiles qui font de vous, le temps d’un rêve ou d’une danse, l’éphémère réceptacle d’un dieu. Dionysos nous relie ainsi aux forces vives et assoupies de l’univers, il abolit en nous le temps et, comme Icare, nous entraîne au cœur d’un ciel nocturne et extatique.
Dionysos est un dieu qui multiplie l’homme en libérant en lui les forces et les élans de ses désirs les plus secrets avec évidemment le risque qu’on encourt : extase ou perdition, s’alléger ange ou s’alourdir démon. Mais là, le choix n’est pas dans le vin mais en vous.

Un itinéraire radieux. Entretiens, deux CD audio, éditions ZOE

Accompagné d’un livret illustré de 16 pages, les 2 CD reprennent des entretiens donnés à la Radio Suisse Romande entre 1960 et 1992. Jacques Lacarrière nous emmène en Grèce, en France, en Egypte et nous permet de remonter les siècles aux sources de la culture classique et du christianisme.

A l’orée du pays fertile, poèmes, éditions Seghers

Anthologie poétique personnelle
Parution à l’occasion de la 13e édition du Printemps des poètes (7 au 21 mars 2011)
« Il n’est de manque véritable que le vide d’un monde privé de poésie. »
Dans cette anthologie qu’il avait lui-même composée, Jacques Lacarrière nous livre plus de cinquante ans de voyage dans l’intimité de sa poésie, une poésie nourrie de paysages, de rencontres et de mythes.
« Être, à chaque mot, contemporain du premier homme : Adam des mots » : telle aurait pu être la devise de celui qui partagea sa vie entre son amour de l’écriture et sa passion des civilisations anciennes. Plus célèbre pour ses romans et ses récits de voyages, il a toutefois eu un véritable parcours poétique, plus discret mais issu de rencontres déterminantes, parmi lesquelles le surréalisme avec André Breton, la négritude avec Aimé Césaire, les grands classiques de la Grèce antique, avec la traduction de Sophocle ou d’Hérodote ou la peinture de Giorgio de Chirico. S’ajoute à cette liste celle des voyages, des traversées : Patmos, l’archipel des Cyclades, le Mont Athos, mais aussi la France, entre campagne et ville.
Celui qui chemine au creux de cette anthologie le comprend aussitôt : le tempérament nomade de son auteur imprime à cette poésie le caractère de l’éphémère, du fugitif. Les figures mythologiques, qu’elles soient argonautes, centaures, néréides ou gorgones, affluent sous la bannière de l’Immémorial Orphée – figure éternelle du poète. La contemplation des paysages, qui offre au langage ses états singuliers, cède devant le récit épique des batailles de l’Aurige, ce conducteur de char dont on retrouva la statue à Delphes. Le cri d’Icare tombant dans la mer résonne comme le cri originel de tout être humain. Cette poésie se situe entre un monde de nature et un monde par-delà la nature, empreint de mythe. De chaque mot, de chaque image, se dégage une sagesse infinie, loin de la contingence des époques, légère comme le nuage et solide comme le minéral. Car les éléments – eau, vent, feu, terre – sont partout présents, seules forces à l’épreuve du temps. Ces poèmes apparaissent donc, selon les termes de l’auteur lui-même, « bucoliques, agraires, forestiers, telluriques, aériens, nébuleux ou céréaliers. » Ils font parvenir jusqu’à nous la voix tout à fait singulière d’un bel esprit, généreux et contemplatif.
Paris, Seghers Laffont, 2011
EXTRAITS

Abécédaire de la terre

Annonciatrice des aubes et des astres
Berceau de nos balbutiements
Colombier des humaines colombes
Donatrices des délectations
Écrin de nos enchantements
Florilèges des floraisons
Géante où gazouille le monde
Héroïne de l’histoire des herbes
Infante de l’immensité
Jardinière des joies et des jours
Kermesse des kobolds
Légendaire des loups et des lions
Matrice et mémoire du monde
Nourrice des nids et des nues
Plénitude des pastoureaux
Quintessence des autres éléments
Royaume de toute renaissance
Semeuse de savoirs et de saveurs
Trésors où s’enrichit le Temps
Unisson de tous les univers
Ventre et veilleuse des victoires
la Terre

Écrit en mer Égée, entre Ios et Siphnos

Au plus près de la “mer écumeuse“ d’Homère,
au plus près de cette vérité bleue
qui tremble à l’heure du poème,
au plus près de la vague offerte en chacun de ses creux,
au plus près du fragile avenir de l’écume,
au plus près de l’oiseau à la croisée des vents,
au plus près du rivage où veille une chapelle
j’ai regardé les îles, grenades émiettées aux noces de la mer,
j’ai perçu leur cri de chaux vive et de sel,
humé leurs icônes d’odeur et les bouquets séchés de leur lumière.
Ici le filet du pêcheur dialogue chaque jour
avec la liberté des vagues,
chaque jour le soleil recommence
les jeux savants des mouettes et de l’azur,
et ici, chaque jour, à mi-chemin des ombres et du réel
corps éployé dans la légende,
vient rêver
une néréide.

Portrait d’un hirsute
Un profil de ménagère et une sensibilité d’obélisque, il n’en fallait pas plus pour qu’il devient impossible à vivre. Il avait été ramoneur puis professeur au Muséum d’histoire naturelle. Il y avait acquis cette habitude déplorable de se croire une géologie en marche. Aussi ne bougeait-il jamais. Il ne se lavait jamais non plus. Il est mort un jour, d’érosion.
1949

Même parti très loin, je ne sais
Quel est le plus réel, de ma mémoire ou de mes routes
Quel est le vent qui pousse ce bateau,
Quelle est la mer qui pousse ces oiseaux.
Je suis arrivé près de lagunes ocrées
Où la patience des sauriens ruminait
Le long enfantement de l’homme.
Ainsi de toi, lointaine, jusqu’à moi :
Ta main est ce serpent lacustre dont le sommeil
M’attend au bout des mémoires du monde.
1950

Incertitudes
Je ne sais pas pourquoi le Zodiaque est si haut
Ni pourquoi les nuages sans cesse recommencent
Pourquoi l’éclair ne dure, pourquoi les soleils meurent
Je ne sais pas pourquoi le vent est sans mémoire.
Mille ans suffiraient-ils pour pouvoir épuiser
La raison d’un seul jour
Et mille autres pour enfin déchiffrer les runes inviolées de la nuit ?
Demeure, malgré tout, la fidélité du printemps,
Demeurent l’élévation et la ponctualité des sèves
Demeurent au loin les milles chuchotis de la mer
Demeure à mes oreilles le chant muet des coquillages.
Je ne sais pas pourquoi le vent est sans mémoire
Je ne sais pas pourquoi les taupes sont aveugles
Je ne sais pas pourquoi les saules se lamentent
Je ne sais pas pourquoi l’herbe n’a pas d’histoire.
Mille ans suffiraient-ils pour nous faire découvrir
le pacte des herbes et du vent
Et mille autres pour élucider
l’œil irisé des libellules ?
Demeure, inexorables, le foisonnement des fourmis
Demeure, inégalée, la diligence des abeilles
Demeure, inexpliqué, le mutisme des cicindèles,
Demeure, indiscuté, le verbiage des Kinkajous.
Je ne sais pas pourquoi le vent est sans mémoire
Je ne sais pas pourquoi la foudre devient cendre
Je ne sais pas pourquoi l’oiseau n’a que deux ailes
Je ne sais pas pourquoi la rose est sans pourquoi.

Octobre au bord des flammes
Antiphonaires des saisons, les vêpres
tombent sur la ville avec un bruit de voix mouillées.
Là-bas, ce répons d’âmes
cette cantilène des nuages
et le cri de l’ange là-haut
déroulant la grande nappe des prières
sur l’incendie, sur l’agonie de la lumière.
1950

Cyclades
Ici, le temps se mesure au comptant, au content du soleil. C’est pourquoi chaque coupole, chaque chapelle filtrent les flèches du zénith, clepsydres des lumières.
Ruelles des Cyclades : lignes de partage du jour et de la nuit sur le crêt de l’Immaculé comme une eau ruisselant vers le levant ou le ponant des songes.
Arêtes vives comme le tranchant d’un glaive entre fini et infini. Comme l’épée de l’Ange entre innocence et faute. Arêtes vives comme une frontière rectiligne, embrasée, parallèle à notre destin.
En ces jeux de lumière et d’ombres cycladiques, en ce damier austère, on retrouve la trace des vieilles géométries qu’Euclide, Thalès et Pythagore ont tour à tour inscrites dans le blanc du ciel grec. Épures de midi. Lignes, droites, angles, arêtes, trigones et triangles du ciel que le soleil docile reproduit sur le cadran des îles. C’est là, juste à la bissectrice des solstices que son tranchant sépare la Mémoire. Et il met d’un côté les grands cyprès orphiques, de l’autre le marbre euclidien du zénith.
J’ai regardé les îles, grenades émiettées aux noces de la mer, j’ai perçu leur cri de chaux vive et de sel, humé leurs icônes d’odeur et les bouquets séchés de la lumière.
Là, juste là, cette arche d’ombre fichée sur l’épingle embrasée du soleil.
Il y a dans la tradition mystique de la Grèce un mot qui désigne les ascètes les plus ardents, les plus acharnés à demeurer dans le désert aux franges des brûlures, et ce mot, c’est nepsis qui veut dire sobriété. On nomme précisément neptiques les ermites les plus extrêmes en leur ascèse. Ivresse neptique du mur Egéen, fou de soleil, éperdu de lumière. Ivresse neptique des voiles cycladiques sur l’écume. Car il n’est autre ivresse que celle de l’homme sobre devant l’arête immaculée de ses désirs.
Neptiques sont ces murs, ces terrasses, ces coupoles, ces marches étincelantes, dénudées de lumière. Neptiques puisqu’un peu de chaux leur suffit pour affronter l’infini bleu du ciel.
Lumière janséniste de la chaux, ombres dionysiaques, couleurs avivant les seuils, les portes, les fenêtres. Des unes aux autres, vent dorien et soleil ionien, le contraste d’un isthme infime. Où la mémoire a su nimber d’ocelles le derme écru des murs.
Au cadran solaire des escales, les mâts sont aiguilles des vents, les coques alcôves des tempêtes. Mais là, souviens-t’en bien, en ce port calme et bleu, juste après le réveil des gorgones et des proues, tu vis pour la première fois bouger l’ombre des heures.
1980

Yggdrasil *
Je suis né d’un songe de la terre rêvant qu’elle s’unissait au ciel.
J’ai grandi dans l’ombre inquiète de racines toujours assoiffées d’obscur.
Et j’ai fleuri dans l’allégresse de la sève et l’offertoire des frondaisons.
Je suis l’axe du monde, vivant défi des temps carbonifères. L’alliance de l’ombre et de l’éclair, le tremplin des orages, l’esprit des sources et des souffles.
Je suis le sommeil et l’éveil, le silence et la symphonie.
Je suis l’oratoire des astres, et mes feuillages s’impatientent des apocalypses à venir.
J’abrite en mes branches l’aspic et l’alouette, l’ogre et l’océanide, le singe et la sylphide, le ver et la vestale.
J’abrite l’hier des fauves, les présent des oiseaux et le demain des hommes.
J’abrite le nid des anges et les couvées du ciel.
Je suis l’axe du monde.

  • Yggdrasil est le nom donné par les anciens Germains au Frêne cosmique qui reliait le ciel et la terre. Il abritait en ses racines les divinités du destin, en ses branches toute l’humanité et en son sommeil le palais des dieux.

Cappadoce, la vallée des fées, portfolio, textes et photos de Jacques Lacarrière, Chemins faisant/Les Faux Papiers

Photographies inédites
Introduction de Gil Jouanard

Dans la forêt des songes, dernier livre de J.L. paru en octobre 2005, Nil éditions

Le dernier livre de Jacques Lacarrière se passait… « Dans la forêt des songes »…
 » Bien que né sous le signe du Sagittaire, je n’ai jamais jusqu’à ce jour enfourché le moindre cheval ni revêtu la moindre armure pour défier en tournoi singulier quelque insolent rival. Si gente dame il m’est arrivé dans ma vie de conquérir de haute lutte, ce fut toujours sans cheval ni armure, ni pourfendeuse lance. Voilà qui devrait m’interdire ou du moins me décourager de me lancer en une époque comme la nôtre dans l’écriture d’un récit ou un roman de chevalerie. Je m’y hasarde cependant en précisant seulement que pour les raisons susdites, on ne trouvera dans ce livre ni cheval ni armure ni haume ni épée ni tournoi ni non plus d’insolent rival. Par contre, on y verra des vierges sages et d’autres folles, des monstres singuliers et des aventuriers, des grands veneurs et des stylites et même des hermaphrodites. Il y aura aussi des mandragores, des demoiselles de Numidie, peut-être même des tétras lyre et, sans doute, des arbres qui parlent. Et, enfin et surtout, une forêt, une vraie forêt qui s’étale, frissonne et murmure à deux pas de mon village et qu’on nomme Forêt d’Orient.
C’est à l’orée de cette forêt qu’Ancelot – chevalier sans cheval, paladin sans armure, pèlerin sans équipage – rencontre Thoustra, un perroquet ara, curieux de tout et légèrement dyslexique, avec lequel il va cheminer et croiser des êtres, figures, fantômes ou personnages surgis de différentes époques : un stylite sur sa colonne, une grue cendrée et bègue, le Grand Veneur d’une chasse fantastique, une ondine nymphomane, un androgyne transsexuel, une mère porteuse et vierge, et bien d’autres encore.
Une fable qui réinvente les chemins des chevaliers d’antan pour les situer au coeur du monde d’aujourd’hui.
Paris, Nil éditions, octobre 2005.

Ombre et lumière

Jacques Lacarrière photographe 
Ombre et lumière ou l’éblouissement des années grecques – 1950-1966 
On connaît le Jacques Lacarrière « buveur d’horizon », voyageur impénitent, passeur de mots, au-delà des rives familières.

Un Jacques Lacarrière dont la prose et la poésie font surgir les images : L’Eté grec, Chemin faisant, Les hommes ivres de Dieu, A l’orée du pays fertile…On connaît moins, ou peut être pas, le Jacques Lacarrière « jardinier des images ». Dès les années 50, ébloui par le soleil grec, l’écrivain se livre à l’incandescence de ses lumières et de ses ombres.
Un simple Leica devient son stylo.
La lumière sa syntaxe. 

Librairie-galerie Desmos,
14 rue vandamme, 75014 Paris,
du 5 au 13 avril 2014
Galerie ouverte tous les jours de 15 heures à19 heures

Métro : Gaïté, Edgar Quinet ou Montparnasse
Vernissage le vendredi 4 avril à partir de 18 heures
Samedi 5 : l’après-midi, à partir de 15h30, sera consacré à la lecture. Nous invitons nos adhérents à se joindre aux comédiens pour lire leur choix personnel de poèmes grecs.

La Plus Belle Aventure du Monde

Soirée Littérature et Vin

Librairie L’Âme Enchantée, 11 rue Saint-Etienne, Vézelay
Samedi 22 mars 2014 à 20h
Réservation 03 86 33 30 06

Textes sélectionnés et lus par Sylvia Lipa-Lacarrière et Lorant Hecquet
Vins de Chablis sélectionnés et présentés par Clotilde Davenne, vigneronne à Préhy
Dégustation de fromages assortis, avec la complicité de La Fouchale à Saulieu

Autour du texte de Jacques Lacarrière, dont le titre s’inspire de celui de François Cali (La plus grande aventure du monde) et dont nous entendrons de larges extraits, nous envisagerons quelques utopies remarquables, et nous abroderons essentiellement l’extraordinaire aventure cistercienne, qui modela profondément, au départ de la Bourgogne, le visage du monde occidental au 12ème siècle, et inspira de nombreuses autres tentatives de vie communautaire.
Nous évoquerons les différentes étapes de l’aventure cistercienne, envisageant sa dimension économique et industrielle, ainsi que son formidable rayonnement intellectuel et spirituel.

Plus d’informations Convergences à Vézelay

Chemins de l’été grec

Exposition des photographies de Jacques Lacarrière

Dans le cadre de la Fête du Livre d’Aix en Provence
Vernissage le 19 octobre 2013 à 11h30
en présence de Sylvia Lipa Lacarrière

Exposition du 19 octobre au 2 novembre 2013
Entrée libre

Rue Jacques Lacarrière
Bibliothèque Méjanes
8-10 rue des Allumettes
Aix En Provence

CHEMIN DE L’ÉTÉ GREC…
Ces photos datent du temps de mes premiers éblouissements avec le soleil grec. Je découvrais alors en Grèce les îles livrées à la lumière et à son double inéluctable : l’ombre. Et, sur « ces escaliers de pierres du mois d’Août » dont parle le poète Elytis, les surfaces où reliefs et volumes s’abolissaient pour devenir le damier noir et blanc du soleil. Un pays, en somme, où la rigueur janséniste de la chaux, s’opposait aux vertiges de l’ombre. Pays presque inhumain tant il devient austère.Ceslieuxnuset brûlants,avecleursarêtesvivesetleurssurfaces arasées, évoquent pour moi les vieilles géométries d’Euclide et de Thalès. C’est d’ailleurs ici qu’elles sont nées, dans ce pays géométrique où le soleil joue aux mathématiques avec l’ombre. Au fond, je m’en aperçois aujourd’hui, ce que je voulais faire, ingénument alors, c’était tout simplement rendre soudain visibles, sur les murs ou le sol de Grèce, les théorèmes de la lumière.

MOINES ET ERMITES DU MONT ATHOS…
Le mont Athos – souvent surnommé le Tibet du monde chrétien – est une grande presqu’île située dans le nord de la Grèce et qui, depuis le Xlème siècle, abrite une communauté d’une quarantaine de skites (lieux d’ascèse) et de monastères orthodoxes. C’est une république théocratique indépendante gouvernée par les représentants élus des différents monastères. Dans le sud de la Sainte Montagne – comme on nomme aussi le mont Athos – vivaient jusqu’à ces dernières années quelques dizaines d’ermites, réfugiés dans des grottes quasi inaccessibles et qui avaient fait voeu de rompre tout contact avec le monde profane. Ils étaient les ultimes descendants des grands anachorètes des déserts d’Éygpte et de Syrie. Les photos exposées ici ont toutes été prises au cours des trois années – 1950, 1952, et 1953 – où je leur ai rendu visite dans leurs repaires et dans leurs grottes. Je craignais alors d’être accueilli comme un intrus mais chacun d’eux me reçut au contraire avec la plus extrême bienveillance. Je pus passer ainsi dans ces grottes et sur ces falaises quelques jours inoubliables, dans la méditation et le silence. Heures de grâces et de plénitude qui me donnèrent le sentiment d’être transporté hors de tout temps réel. Je pu alors les photographier sans réticence, avec leur consentement, pour garder mémoire de ces hommes, veilleurs du bout du monde.
Jacques Lacarrière

Programme de la fête du livre d’Aix en Provence

Jacques Lacarrière à la Fête du livre d’Aix en Provence

De la Baltique à la Méditerranée
du 17 au 20 octobre 2013
Cité du livre d’Aix en Provence

Samedi 19 octobre à 11h30
Vernissage de l’exposition Chemins de l’été grec (1950 / 1960), photographies de Jacques Lacarrière.
Lecture de Sylvia Lipa Lacarrière
Rue Jacques Lacarrière
Bibliothèque Méjanes
8-10 rue des Allumettes
Aix En Provence
Dimanche 20 octobre à 16h00
Hommage à Jacques Lacarrière
Avec Sylvia Lipa Lacarrière, Vassilis Alexakis, Dimitrios Kraniotis, Gil Jouanard
Animé par Valérie Marin La Meslée
Lectures de Michaël Lonsdale
Amphithéâtre de la Verrière
Aix en Provence

De la Baltique à la Méditerranée
Itinéraires de nos mémoires
Les Écritures croisées font de nouveau, cette année l’ épreuve de l’étranger. Il s’agit de soumettre – au feu de la discussion et des échanges – l’hypothèse que la « théorie des climats » ne saurait s’appliquer totalement en littérature.
Nos mers fermées ont des secrets qui explosent de vérité. Depuis longtemps les poètes sont sur leurs bords pour recueillir et interpréter les perles aquatiques bavardes et créatives. De longs fleuves – dans leur strict corset de terres et de montagnes – les mettent en liaison et leur puissance à leur service. Géographie du réseau complexe de l’intelligence.

De quoi l’Europe des mythes est-elle construite ? Celui d’Europe d’abord, évidemment, la nymphe prise de force par Zeus transformé en taureau qui lui fait traverser la mer, de Sidon jusqu’en Crète. Mythes du sud, dans ce « temps long », immuable dirait-on, étudié naguère par Fernand Braudel. Mais les légendes du nord ensemencent pareillement nos mémoires. Quand le turbot raconte – chez Günter Grass –, c’est avec toute la saveur millénaire et si neuve du continent.
Ces évocations et échanges avec nos invités jalonneront ces rencontres et comme chaque fois, pour eux et avec eux, lectures, musiques, expositions, films…
LES ÉCRITURES CROISÉES

Invités :
ETEL ADNAN
VASSILIS ALEXAKIS
DIMITRIOS KRANIOTIS
GIL JOUANARD
JEAN-PIERRE LEFEBVRE
SILVIA LIPA LACARRIÈRE
VALÉRIE MARIN LA MESLÉE
HANNA SCHYGULLA
MICHAËL LONSDALE
JEAN-MARIE SÉNIA
PHILIPPE APELOIG
GÉRARD MEUDAL
MARTIN DESTRÉE
FOUAD DIDI
ROBERTO CASSIO

Les Automn’halles

Festival du livre de Sète
Lectures de textes de Jacques Lacarrière
Par Sylvia Lacarrière
Les 4, 5 et 6 octobre 2013
Les Halles
Rue Gambetta
Place de la Mairie