Fereydoun Faryad

De Fereydoun Faryad, né en Iran en 1949 mais installé en Grèce depuis plusieurs années, le poète Yannis Ritsos disait que son œuvre l’enchanta par sa simplicité, sa précision, son dépouillement, son refus des ornementations faciles et factices. « Bien qu’au cœur de cette simplicité, ajoutait-il, surgisse souvent une image déconcertante qui donne au poème un éclairage et un relief inattendus »

Texte et poèmes parus dans la revue Caravanes

J’ai connu Fereydoun Faryad à Athènes et comme nous avions traduit les mêmes poètes grecs contemporains, lui en persan, moi en français, nous nous sommes retrouvés à travers leurs œuvres et leur langue. Et tandis que nous parlions de tout ce qui ainsi nous réunissait, j’eus l’impression que la langue grecque redevenait ce qu’elle fut si longtemps, une langue de la diaspora proche-orientale, celle-là même qu’on parlait jadis depuis les comptoirs siciliens jusqu’à la cour des rois perses achéménides, avant qu’elle ne devienne la langue des Évangiles.  En Iran, Fereydoun Faryad a publié de nombreux recueils de poèmes et quelques livres très réputés pour la jeunesse ; puis il a choisi il y a quelques années de quitter son pays et de vivre en Grèce – bien qu’il se sente en exil dans sa nouvelle patrie. Le titre de son dernier recueil, Ciel sans passeport, d’où sont tirés les extraits proposés ici, dit bien son rêve intime. Ces poèmes ont été écrits en persan et traduits en grec par l’auteur lui- même. Il s’agit donc ici d’une traduction au deuxième degré dont j’espère qu’elle transmettra malgré tout quelque chose de la ferveur amère, de la mélancolie lucide de ces poèmes. En ces pays où le soleil ne cesse d’être meurtri par la violence et par l’aveuglement des hommes, ces pays où jadis les dieux eux-mêmes pouvaient mourir – je pense à Adonis et à Attis – quitte à devoir ressusciter ensuite, en ces pays la poésie reste aujourd’hui encore un recours majeur contre la fausse fatalité des guerres et des exils.  Ciel sans passeport baigne tout entier dans ce climat de continuelles et profanes crucifixions qu’illumine heureusement l’espoir d’une possible complicité entre les éléments et les êtres vivants de ce monde. Une complicité où l’oiseau, par exemple, serait nommé le frère du vent.  

Jacques Lacarrière

‘J’AI SEMÉ des mots sur la page.
En jaillit un arbre touffu.
Trois arbres, deux lapins blancs
      une chaise vide.
Et mon absence.
Poèmes emmurés depuis des années.
Mots suspendus, désirs inaboutis.
En l’attente.
J’obture le vide
Avec un brin de lune, des poèmes
Ou tes baisers.
Tant de tués, de tués, de tués.
Comment le ciel cesserait-il son deuil ?
La solitude m’a rapproché des oiseaux.
Et appris à voler.
Même l’infini peut prendre fin.
Préparez les barrières.
Massacres, années, cadavres.
Vieillesse accélérée des mères.
Les arbres dans le ciel.
Le soleil sur la terre.
Je m’essaie à la poésie.
Mer bleue
Avec cinq bateaux naufragés,
Trois îles d’or
Et une sirène qui peigne ses cheveux.
Sur le tableau noir de la nuit
Écris avec un bout de craie
Lumière, lumière, lumière.
Puisque tu es poète.
Cadran de l’héliotrope
Dans la main de l’été.
Douze heures. Le midi
Des oiseaux.
Azur inutile
Vaine attente
Milliers de pierres.
Et nos baisers soudain très vieux.
Lumière parcimonieuse.
Mille chemins nocturnes
Désormais devant toi
Je regarde dans le miroir
Et je te vois.
Toi, me vois-tu ?
Moi j’écris.
Ma petite sœur
Brode des papillons
Dans les marges de mes poèmes.
Une chaise verte
Un jardin printanier.
Fenêtres closes.
Maison obscure.
Reviendront-ils ?
Révolutions, guerres, coups d’État,
Sans cesse, sans cesse, sans cesse.
Passe un mendiant aveugle tenant
Une cage à oiseaux et frappant
De son bâton le sol nocturne.
La statue et moi
Avons emprunté les ailes
Du moineau pour accéder
Au ciel inexplicable.
Fleurs fanées dans le vase.
Livres jamais lus.
Poèmes inachevés.
Et les clés, jetées au fond du puits.
Le savais-tu ?
Celui qui fait signe aux bateaux
Ce n’est pas le phare
C’est le gardien du phare.
Les mots de mes poèmes
Je les ai appris des astres,
Des oiseaux, des feuillages
Et des marchands errants.
L’oiseau est bleu dans le ciel
Vert quand il est dans l’arbre
Et rouge dans ton cœur.
Dans la cage ?
Dans la cage, il est sans couleurs.
Maisons désertes.
Chemins déserts.
Puits innombrables.
Et moi
Chu dans le ciel.
A chaque halte obscure
Entre tes mots,
Tu déposes une étoile.
Les fleurs de grenadier embrasent le jardin
Trois cerfs blancs sont venus à la source.
Mais le troisième, au lieu de boire,
Te dévisage.
Les clés
Que ma mère portait à sa ceinture
Savaient les secrets de mes années d’enfance
Et les voies cachées de la nuit.
Cette lueur secrète
Enclose au cœur des mots,
La lune dans le puits.
Midi brûlant.
Pépiements des oiseaux.
Pierres.
Chute d’une feuille flétrie.
Et moi,
Qui pense à Khoramsar.
Un rouge-gorge a déposé
Son chant à ma fenêtre
Et s’est envolé
Silencieux.
Ne termine pas ton poème.
Surtout pas.
Pour que l’étoile puisse commencer.
Étranger à l’azur
Étranger aux rivières.
Cinq pommes au sol
Tombées.
Où aller ?
Nous avons oublié trop vite
Le passé
Et ainsi nous avons perdu
Le présent.
Trois oiseaux blancs
S’envolent indécis
Vers le futur.
La lune
Vieille blessure
Au sein
Du ciel patriarcal.
Je me tais.
Mais les mots bruissent en moi.
Sur la table un oiseau en papier
Se met à gazouiller.
Nul ne possède d’armes
Pour affronter l’obscur :
Sauf l’étoile avec ses rayons
Et le poète avec le poème.
Exil amer.
Aucune lettre, nulle visite.
Sauf un moineau
Qui s’est posé sur la fenêtre
Avec en son bec
Un vers de Sappho.
Ma patrie est
Un ciel sans passeport
Sans frontière
Où j’entre par les chemins de l’air.

Fereydoun Faryad, Ciel sans passeport, traduction Jacques Lacarrière
Revue Caravanes n° 7

Un traducteur modèle par Claude Roy

 Quand on cherche à connaître la littérature grecque moderne, à laquelle se dévouent des spécialistes remarquables, comme Chrysa Papandreou, Gérard Pierrat, Antoine Vitez, il y a un ami qui se retrouve à tous les carrefours essentiels, le nom d’un homme modeste et d’un talent éclatant : Jacques Lacarrière. J’ai trop souvent ici l’irritante occasion de dénoncer les méfaits des traducteurs-trahisseurs, des saccageurs de grands textes. Il me semble juste, pour une fois, de saluer celle de « Grécité », de Ritsos. 

Le premier ethnographe de la Grèce antique, Hérodote et le premier poète de la Grèce, Yannis Ritsos, viennent à nous, grâce à Lacarrière, avec la même fraîcheur, la même immédiateté, Qu’il traduise d’une langue morte ou du néo-grec, qu’il étudie et traduise les tragiques, qu’il explore les œuvres des « Hommes ivres de Dieu », les Pères du Désert de l’Égypte hellénique, qu’il découvre et ressuscite de savoureux manuscrits alexandrins du IIIe siècle, comme « la Vie légendaire d’Alexandre le Grand », rédigée par le pseudo-Callisthène sept siècles après la mort du Macédonien, et enrichie d’interpolations pendant tout le Moyen Age byzantin et turc, qu’il révèle au public français l’œuvre de George Seferis ou celle de Yannis Ritsos, ou du jeune romancier Vassili Vassilikos : avec Lacarrière, une traduction n’est jamais une de ces « belles infidèles », dont on est tenté de dire qu’il ne leur manque que la parole, parce que la parole que leur donne l’interprète est figée ou pauvre, glacée ou approximative.

Pourquoi un texte grec ancien ou moderne traduit par l’auteur des « Promenades dans la Grèce antique » donne-t-il toujours un sentiment si fort de vérité et de vivacité ? Sans que pourtant l’auteur de ces versions soit suspect de consentir à des libertés coupables ou à des complaisances faciles. Car jamais Lacarrière ne cède à la tentation de « rapprocher » complaisamment de nous Hérodote ou Jean Climaque en utilisant des anachronismes volontaires, des modernismes douteux, des « familiarités » discutables, l’attirail de ruses un peu grosses qui donnent à peu de frais l’impression que « cela a été écrit hier ». Un texte établi et traduit par lui l’est toujours avec rigueur. 

Un bout de chemin avec Jacques Lacarrière

Le chemin de Jacques Lacarrière a croisé celui de la Bibliothèque municipale pour la première fois à l’occasion des manifestations organisées en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution.

Laurent Loty, jeune universitaire, nous proposait une conférence sur le thème Nature, Science, Histoire et Utopie à la fin du XVIIIe siècle. Il évoquait les écrivains du XVIIIe siècle, dont Rétif de la Bretonne, auteur d’une utopie remarquable mais un peu oubliée, La Découverte australe. Jacques Lacarrière avait donné une préface à ce texte pour les éditions France Adel ; nous l’avons donc tout naturellement sollicité pour participer à cette soirée.

 Sacy avait bien évidemment rapproché Jacques de Rétif. Si c’est autour de Rétif que nous avons rencontré Jacques, c’est malheureusement autour de Rétif que nous l’avons quitté. En effet en 2006, pour le deuxième centenaire de la mort de Rétif, la ville d’Auxerre avait organisé un hommage à cet auteur injustement oublié et la bibliothèque avait demandé à Jacques une collaboration pour le catalogue de l’exposition. Il devait aussi lire des extraits de ce texte atypique, foisonnant, un peu délirant. Il se voyait homme-taureau, accompagné de Sylvia Lipa-Lacarrière et de Christian Peythieu, mi-humains, mi-animaux, eux aussi, reformant la troupe si joyeuse du soir de la représentation du 18 mai 1989… Je regrette beaucoup que cette participation ait manqué à la réussite de notre projet.

Nous avons travaillé à maintes reprises avec Jacques et Sylvia lors de nos Salons du livre de jeunesse, découvrant ainsi les ouvrages pour enfants de Jacques, pour des lectures, pour des rencontres qui furent des moments inoubliables, avec Luis Mizon et Jean Malaurie notamment.

Enfin, il y a quatre ans, nous avions organisé un hommage à Jacques Lacarrière et à son oeuvre : exposition, lectures, rencontres que le public suivit avec chaleur pendant 15 jours. Je me souviens alors de sa disponibilité à nous accompagner dans les maisons de quartier où nous rencontrions un bien maigre public, ce qui ne semblait pas le décourager.

Pour nous souvenir de lui, quel meilleur moyen que d’associer son nom à notre bibliothèque ? Le texte de Jacques Lacarrière qui accueillera le public à son entrée dans la bibliothèque sera pour chaque lecteur l’occasion de se rappeler que lire est toujours un moment de plaisir, mais aussi de culture et surtout de partage.

 Françoise Duvernier, conservateur de la Bibliothèque Municipale d’Auxerre

Texte écrit à l’occasion de l’inauguration de la Bibliothèque Municipale d’Auxerre.

Éloge du bon à rien

 Luis Mizon, extrait du Bulletin de I’Association des Amis de la Bibliothèque Municipale d’Auxerre numéro 8 — Octobre 2008.

Quelques jours avant sa mort, Jacques Lacarrière m’avait adressé une petite missive.

Je l’avais invité à faire partie de notre « Confluences Poétiques » qui réunit, depuis peu, des auteurs d’origines étrangères et des Français de culture ouverte, comme lui, pour faire œuvre commune imitant, à notre façon, les méandres des fleuves ou plutôt des ruisseaux plus au moins tranquilles qui cherchent à mêler leurs eaux.
Nous avions dîné chez un ami pour proposer la création d’une revue capable d’exprimer l’idée et le besoin d’une confluence culturelle dont l’élément communicant serait la poésie.
Cette revue est maintenant réalité.                 
Le texte que Jacques m’avait envoyé résumait très bien l’idée fondatrice de notre association mais aussi son propre itinéraire intellectuel.

Paris mercredi 20, 8h 30

Cher Luis,
Je retrouve ce texte*, égaré dans des pages retrouvées.
J’avais envie de te l’envoyer. Voilà.
*Que j’ai dû écrire il y a assez longtemps.

« Or, pour moi, la culture, c’est tout ce qui refuse les similitudes, l’immobilisme des racines, les miroirs de la mémoire close, tout ce qui refuse ou écarte le semblable ou le similaire pour rechercher ce qui est différent, ce qui est dissemblable. Être cultivé aujourd’hui, ce n’est pas lire Tacite ou Homère dans le texte (ça, c’est de l’érudition), ce n’est pas non plus connaître par cœur les composantes chimiques du sol de Mars ou de Saturne, c’est simplement admettre jusqu’en sa propre création la culture des autres, c’est même au besoin se mêler à elle et la mêler en soi.
Être cultivé aujourd’hui, c’est porter en soi, à sa mort, des mondes plus nombreux que ceux de sa naissance.
C’est s’enrichir et s’agrandir en se tissant, se métissant de la culture des autres »
Jacques Lacarrière

Ce texte est précieux parce qu’il nous montre une pratique de l’esprit une manière de vivre la culture ouverte et de réaliser une action conséquente dans le monde qui nous entoure.
Il exprime une réflexion mûrie au cours de ses voyages, il explique bien son affinité avec Lawrence Durrell, dont le vécu et l’œuvre indissociables partagent la même idée.
Il explique peut-être aussi l’affinité qui existait entre nous, ses amis, le lien qui nous unissait à lui et qui subsiste entre nous.
Il montre toute la différence qu’il y a entre la notion d’être témoin de la culture de l’autre et la notion d’être engagé dans la culture de l’autre.
Il précise aussi la forme de l’engagement sans cacher ses risques.
Les deux notions ne sont pas forcément contradictoires. Le témoin admire, et juge à sa manière la présence de l’autre. Il est sensible à la variété et à la richesse d’une culture créée et développée par des hommes comme lui. Mais le contact s’arrête là.
On peut voyager ainsi, il est parfois indispensable de le faire en tant que bon témoin. 
Nous sommes alors les grands ou les petits reporters de l’autre.
L’engagement vrai va plus loin, vers un vécu créateur.
Il propose une alchimie, une expérience, une conversion de l’esprit, avant d’être une conviction.
Il se présente comme une séduction mutuelle.
Les deux notions sont également présentes dans l’histoire. L’Europe n’existerait pas sans des hommes engagés à vivre l’aventure d’un métissage fondé sur la séduction mutuelle des dieux grecs et sémites. A nous de poursuivre, nous avons du pain sur la planche.
Bien que l’expérience de la culture d’autrui soit un commerce sur la base de l’inattendu, de la découverte, du détail, employant un mot cher à Jacques, par la présence de minuscule. L’engagement est d’abord basé sur une exigence face à l’autre.
Il n’y a rien de moral dans cette démarche, il n’y a pas d’obligation éthique, il n’y a pas, non plus, une reconnaissance théorique quelconque de la rationalité de l’autre tel qu’elle a été discutée au XVIsiècle lors des débats de Valladolid entre Gines de Sepulveda et le père Bartolomé de Las Casas.
Je pense que, heureusement, cette étape est franchie et la légalité théorique acquise. Le monde accepte le caractère humain des toutes les races, de tous les « Indiens », mais à la place de la reconnaissance rationnelle il y a une autre reconnaissance à gagner, fondée sur un instinct animal de la beauté de l’autre, de son parcours créateur, cet instinct animal à la forme d’un respect pour l’altérité d’où se dégage un sens religieux des rapports humains.

Une reconnaissance religieuse, oui, non pas de la valeur mais de la fragilité de l’humain et de sa capacité de s’épanouir par la diversité de la création en gardant l’unité de la racine et du sens.

Cette reconnaissance religieuse est une sorte de compassion, de partage de la passion, qui donne aux artistes et surtout aux poètes la parole de la reconnaissance, le privilège d’un contact intime avec des inconnus dont l’origine est diverse et en dernière instance perdue. La parole et l’écoute de l’autre sont la poésie.
Le respect religieux, la reconnaissance sensible et poétique de l’autre et de sa culture se trouve aux antipodes de toute complaisance culturelle.
Jacques était extrêmement critique envers la mesquinerie culturelle de l’autre et je me rappelle bien l’avoir entendu exprimer son dégoût face à l’exploitation industrielle de l’exotisme fait par « l’autre ».
Cette notion d’ « autre », qu’on s’y arrête.
Je suis allé à l’île de Pâques à dix-huit ans, alors qu’il n’y existait pas encore d’aéroport, ni de port habilité. Pour s’y rendre il n’y avait qu’un bateau de la marine chilienne qui faisait le voyage une fois par an.
Là-bas, j’ai vécu une expérience religieuse et poétique qui est bien loin de celle du simple témoin ou de celle de quelqu’un qui s’engage pour des raisons uniquement morales.
L’expérience de l’autre que nous sommes.
Nous avions parlé de cela, Jacques et moi, et nous avions raconté à Gil Jouanard notre projet ensemble une sorte de contrepoint entre l’île de Pâques et Pompéi ; lieux de vies ensevelies, imprégnés de voix et de fantômes. Depuis il aimait, en riant, me présenter comme un vrai « Pasquan ».
Je me rappelle que dans mon expérience de « l’autre » sur l’île de Pâques, il fallait se glisser entre plusieurs propositions, plus ou moins conscientes et disponibles, il fallait fuir les demandes d’une identité trop déterminée et fuir aussi une manière trop claire d’être soi-même.
Il fallait refuser d’être un commerçant, un témoin, un secouriste, un médecin sans frontières, un missionnaire, un scientifique pour arriver à ce rien, à être un bon à rien et présenter dans le sien la surface de contact nécessaire au rapport poétique engagé. Un contact profond entre le rien que nous sommes et le rien de l’autre.
A l’île de Pâques j’ai appris l’existence de ce lien et j’ai découvert qu’il était lié à la vocation poétique, à une loyauté envers ‘l’homme et ses contes, comme ces écrits sur bois de flottement, les rongo-rongo, restés indéchiffrables à l’île des géants amnésiques ou les graffitis mutilés sur les murs ensevelis de Pompéi.

Textes écrits à l’occasion de l’inauguration de la Bibliothèque Municipale d’Auxerre.

David Noria, Sófocles, el hombre

Traduction en espagnol de l’introduction de Jacques Lacarrière à sa traduction du theâtre de Sophocle :

Jacques Lacarrière, « Sófocles, el hombre », tr. David Noria, Literal Magazin, Mexique, 30 mai 2021.

La Grèce et le Mexique se ressemblent beaucoup parce que ce sont deux pays ou le passé -un passé immémorial- fait partie du présent, assimilé à la surface de la modernité comme la sève profonde nourrit -à travers un vieux tronc- le feuillage printanier. Pourtant, entre un passé mythifié et un présent hétérogène, on risque souvent de fixer les traits des peuples et des histoires qui ne cessent jamais de changer. Jacques Lacarrière est allé à la rencontre d’une Grèce diverse et en mouvement, où les sagesses anciennes et modernes s’entremêlent pour nous interpeller. Cette leçon fait de Lacarrière un messager, une voix à la fois familiale et compréhensible -je dirai même exemplaire- qu’on a intérêt à entendre au Mexique de près si nous voulons aussi nous-mêmes rendre vivants notre propre richesse et génie par la générosité d’esprit.
David Noria

David Noria, né le 21 avril 1993 à Mexico, est un poète, essayiste et traducteur mexicain qui habite en France depuis 2020. Il a étudié les Lettres classiques à l’Université de Mexico. Maintenant il est lecteur d’espagnol à la Faculté des Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines de l’Aix-Marseille Université. Il est auteur du livre Nuestra lengua. Ensayo sobre la historia del español (UNAM-Academia Mexicana de la Lengua, 2021).

Soirée Littérature et vin

Le vin ne travaille pas ces jours-ci
                                   Il rêve

Vézelay, à la Cité de la Voix, Salle Romane, le 17 décembre 2022 à 20h

I : Les poètes, à mi-chemin des vendanges et des archanges

II : Lectures co(s)miques, itinéraires célestes

Dégustation de textes et de vins assortis
 avec Sylvia Lipa-Lacarrière, Lorant Hecquet.
Musique Yvan Navaï.

Rencontre organisée par l’association Convergences
avec la librairie L’Or des étoiles et Chemins faisant.

Les vins sont sélectionnés par Clotilde Davenne, vigneronne à Préhy.

Réservation indispensable ici ..

La Vie légendaire d’Alexandre le Grand

Traduction inédite de L’Histoire d’Alexandre le Macédonien, la vie, les guerres et la mort dudit, manuscrit grec du XIe siècle, suivi d’un essai sur l’imagination populaire. (Club des Libraires de France, 1962).