Au coeur des Mythologies

En suivant les dieux

D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? A ces questions que les hommes durent se poser très tôt, bien avant l’invention des arts et de l’écriture, les mythes donnent des réponses parfois surprenantes ou déconcertantes, mais qui constituèrent pendant des siècles le credo des peuples antiques. Ces mythes décrivent l’origine et la fin du monde. Ils tracent ou esquissent les mille et difficiles chemins permettant d’accéder à l’immortalité. Mais ils disent aussi le pourquoi et le comment de ce qui existe dans le monde : la domestication des animaux, l’origine des céréales, la découverte du feu, de la musique et de la poésie. Jacques Lacarrière s’est attaché à composer ce légendaire des images fondatrices de nos croyances et de notre culture, véritable approche de l’aventure humaine à travers ces mythes, de Sumer à la Scandinavie et de l’Inde à l’Irlande. 

Sommaire

  • Naissance du monde
  • Le chaos primitif
  • L’achèvement du monde
  • Le ciel et ses astres
  • La matrice du monde
  • Les eaux vivantes
  • L’image du monde
  • L’homme et l’univers
  • Naissance de l’homme
  • Les erreurs de la Création
  • Les âges de l’humanité
  • L’apprentissage de la civilisation
  • L’épopée humaine : la lutte contre le dragon
  • Les épreuves de l’âme
  • La fin du monde
  • Le dieu qui meurt
  • La descente aux enfers
  • Le jugement des âmes
  • Le paradis retrouvé
  • La fin du monde
  •  » Et je vis une nouvelle Terre « .

Editions du Félin, Philippe Lebaud, 1984, 1998
ISBN 2-86645-323-9 

Dans la lumière antique

Première œuvre commune de Sylvia Lipa et Jacques Lacarrière, ce recueil propose une rencontre et une redécouverte des textes essentiels de l’Antiquité, choisis avant tout pour leur résonance avec notre époque. A travers eux, en Egypte, en Iran, en Mésopotamie, en Grèce, à Rome et jusque dans le domaine peu connu du monde gréco-bouddhique, le lecteur pourra effectuer un véritable pèlerinage aux sources de la pensée et de la poésie antiques. Car même s’ils parlent avant tout de leur époque, c’est aussi à nous que s’adressent ces textes, dans la profondeur de leurs mots et la transparence du temps.  » Entre l’instant qui passe et l’Au-delà qui s’éternise « , écrit Jacques Lacarrière,  » s’impose le temps présent, vivant, des hommes. Le seul qui vaille d’être recensé. Avant lui, après lui, il n’y a que des ombres. En lui seul et sa durée fragile, résident la saveur du temps et la lumière des hommes « .

Entre l’instant qui passe et l’Au-delà qui s’éternise, s’écoule le temps présent, vivant des hommes. Le seul qui vaille d’être recensé. Avant lui, après lui, il n’y a que des ombres. En lui seul, et sa durée fragile, résident la saveur du temps et la lumière des hommes.J.L.

« Les mythes n’ont jamais été pour moi des fables ou des légendes destinées aux enfants. Beaucoup d’entre eux, notamment ce qu’on appelle les mythes cosmogoniques, qui racontent la naissance du monde et son évolution, sont devenus ou redevenus d’une vérité et d’une actualité brûlantes, comme on dit. Par ailleurs, ces mythes, jadis, étaient des récits fondateurs, qui ancraient chaque cité, communauté, institution, dans la réalité quotidienne. Ils expliquaient l’origine des choses mais dictaient aussi très souvent les rites et les comportements religieux nécessaires. Ils reliaient l’homme aux dieux en permanence. Tout ceci d’ailleurs n’a pas disparu avec le christianisme (songez, par exemple, à la puissance toujours sensible des mythes de l’Enfer et du Paradis dans cette religion aujourd’hui). Les mythes, plus encore que l’histoire, constituent à travers les âges une chaîne, un phyllumplus résistants que ceux de la religion ou des mentalités. Nous n’avons plus grand chose en commun, par exemple, avec un Grec du Ve siècle avant J.-C. si ce n’est certains mythes qui nous habitent encore. Ce qui m’intéresse dans la pensée antique, c’est sa permanence, en tout cas ce qu’elle nous a transmis. Je sais par expérience qu’il y a des écrivains antiques qui me sont aussi proches que des écrivains d’aujourd’hui. Non pas, comme on le dit ou on le croit communément, parce que « rien n’a changé sous le soleil » – ce qui est un adage absurde et tout à fait faux –, mais parce qu’en chaque époque et chaque civilisation, il s’est trouvé, par la littérature, la musique, l’art ou la philosophie, des gens qui ont su à la fois exprimer leur temps et le dépasser. J’ai d’ailleurs, avec Sylvia ma femme, publié une anthologie de ces réflexions universelles, non parce qu’elles n’ont pas d’âge, mais au contraire parce qu’elles en ont un : Égypte ancienne, Mésopotamie, Iran ancien, Grèce, Rome ont donné naissance à des réflexions, des questions, des lamentations ou des cris qui nous montrent de façon troublante et souvent bouleversante qu’on a bien réfléchi avant nous à toutes les questions essentielles. Être moderne, en ce qui concerne l’étude et la traduction des auteurs anciens, ce n’est pas les rapprocher à tout prix de nous par quelque détournement de pensée, c’est montrer au contraire la continuité des joies et des larmes et l’effort permanent de l’homme pour éclairer sa présence au monde. Ce qui revient aussi, si l’on préfère cette formulation, à chercher, malgré trois mille ans d’écart, les compagnons qui eussent été les nôtres s’ils avaient vécu… trois mille ans plus tard. »
J.L.
Extrait d’une interview de Gaële de La Brosse (Chemins de traverse n°8)

Editions Kiron, Philippe Lebaud, ISBN 978-2866453336
Editions Oxus, 2004, ISBN 978-2350160009

Alain-Fournier

Alain-Fournier, ses demeures

Alain-Fournier eut trois demeures, deux en Sologne, et une dans le Berry à Épineuil-le-Fleuriel où il passa son enfance. Celle-là fut la plus essentielle car en elle prirent naissance les souvenirs et les premières images de ce qui sera un jour Le Grand Meaulnes, ce roman d’une adolescence berrichonne aux senteurs de Sologne.

Né en 1925, Jacques Lacarrière passa toute son enfance et son adolescence à Orléans où il fit ses études au lycée Pothier et où, à l’âge de seize ans il lut pour la première fois Le Grand Meaulnes. A cette époque, en pleine Occupation, il fait de fréquents séjours en
Sologne qu’il parcourt à pied en tout sens et y travaille à deux reprises dans des fermes. Pour lui, le pays du Grand Meaulnes est “un cadastre berrichon à senteurs de Sologne… C’est pour retrouver le souvenir de ces années d’errance en quête de son propre Domaine Mystérieux, qu’il a relu Alain-Fournier et effectué à travers ce livre un voyage au pays secret de l’enfance d’un écrivain et de la genèse de son œuvre.

Editions Christian Pirot 1991, ISBN 2-86808-051-9.
2° édition 1995.

Chemin faisant

 » Rien ne me paraît plus nécessaire aujourd’hui que de découvrir ou redécouvrir nos paysages et nos villages en prenant le temps de le faire. Savoir retrouver les saisons, les aubes et les crépuscules, l’amitié des animaux et même des insectes, le regard d’un inconnu qui vous reconnaît sur le seuil de son rêve. La marche seule permet cela. Cheminer, musarder, s’arrêter où l’on veut, écouter, attendre, observer. Alors, chaque jour est différent du précédent, comme l’est chaque visage, chaque chemin.

 » Ce livre n’est pas un guide pédestre de la France, mais une invitation au vrai voyage, le journal d’un errant heureux, des Vosges jusqu’aux Corbières, au coeur d’un temps retrouvé. Car marcher, c’est aussi rencontrer d’autres personnes et réapprendre une autre façon de vivre. C’est découvrir notre histoire sur le grand portulan des chemins. Je ne souhaite rien d’autre, par ce livre, que de redonner le goût des herbes et des sentiers, le besoin de musarder dans l’imprévu, pour retrouver nos racines perdues dans le grand message des horizons. « 

Jacques Lacarrière

Fayard 1977, 1985, 1993, 1997, 2005
ISBN 978-2213004334

Flâner en France

Les auteurs réunis dans Flâner en France sont tous contemporains et appartiennent à toutes les régions. C’est pourquoi à travers ce recueil vous pourrez visiter la Beauce avec Marianne Auricoste, le Maçonnais avec Gérard Bialestowski, la Thié-rache avec Jacques Darras, le cours du Serein en Bourgogne avec Pascal Dibie, celui de la Dordogne avec Alain Glykos, le Périgord et la Vézère avec Simonne Jacquemard, les hautes Cévennes avec Gil Jouanard, la forêt de Tronçais avec Jacques Lacarrière, la Creuse avec Jacques Meunier, le Beaujolais avec Martine Courtois, les chemins de Montmartre à Saint-Denis avec Bernard Noël, la Champagne avec Louis Nucéra, les Causses avec Jean-Pierre Otte, l’Alsace avec Gilles Pudlowski, le pays de Proust avec Jacques Réda, la Flandre avec Jean Rolin, l’Aubrac avec Jean-Loup Trassard, la Saintonge avec Jean-Claude Valin, l’Eure-et-Loir avec Jean Guiloineau, la Bourgogne avec Maria Maïlat. Vous pourrez aussi découvrir les errances de Luis Mizon. C’est une France tout à fait insolite, surprenante même mais aussi lyrique, attachante qui surgit de ces regards différents mais toujours passionnés.

De l’Alsace à la Saintonge, de la frontière belge à l’Aubrac -et même de Montmartre à St-Denis -, voici une France visitée ou revisitée par dix-huit écrivains. Revisitée et réapprise selon les seules exigences des chemins, des désirs et de la liberté. Retrouvée à travers sentiers, villages, cafés, restaurée en sa mémoire enfouie, en ses beautés dormantes, oui, des fragments de France réassemblés au terme de retrouvailles et de quêtes intimes. Tout le contraire en somme du voyage touristique et du dépaysement. Certains de ces textes, relatant un retour vers des lieux d’enfance, sont même de véritables repaysements. Des réajustements, des réemplois de mémoires et d’émois. Ces rencontres avec des lieux qu’habite une image incertaine mais encore vivante de soi-même ont souvent des humeurs et des rumeurs d’aveux. Aveux d’admiration, d’émerveillement, d’amour, d’agacement aussi ou de morosité. Autant de réactions révélant les facettes de ces terroirs à retrouvailles, où la vérité d’autrefois se cherche dans le leurre de l’aujourd’hui. Et ce qui émane de ces fêtes ou de ces déceptions de la mémoire, ce sont des relations singulières au sens fort du mot singulier : ce qui est fortement individualisé, scandaleusement subjectif, outrancièrement intime. Car c’est dans l’intime de chacun, s’il est poreux aux messages du monde, que l’on retrouve le mieux le chant du collectif.
On ne trouvera donc, et je m’en félicite, aucun pitto­resque en ces textes soufflés, susurrés ou dictés par le vent des chemins, aucun spectaculaire à terreurs ou frissons mais des ferveurs, des chuchotements, des élans, des émois, des aveux, des rages aussi et des orages devant le désolant spectacle d’une nature que l’on assassine. A noter – car c’est très important – qu’on ne trouvera en ces pages où dialoguent tour à tour le vent, les herbes, les oiseaux, les arbres, les pêcheurs, les braconniers et les maçons aucune nostalgie, ni sentiment «rétro», aucun appel à un quelconque retour aux sources et encore moins un besoin de folklore.

Les auteurs réunis dans Flâner en France sont tous contemporains et appartiennent à toutes les régions. C’est pourquoi à travers ce recueil vous pourrez visiter la Beauce avec Marianne Auricoste, le Maçonnais avec Gérard Bialestowski, la Thié-rache avec Jacques Darras, le cours du Serein en Bourgogne avec Pascal Dibie, celui de la Dordogne avec Alain Glykos, le Périgord et la Vézère avec Simonne Jacquemard, les hautes Cévennes avec Gil Jouanard, la forêt de Tronçais avec Jacques Lacarrière, la Creuse avec Jacques Meunier, le Beaujolais avec Martine Courtois, les chemins de Montmartre à Saint-Denis avec Bernard Noël, la Champagne avec Louis Nucéra, les Causses avec Jean-Pierre Otte, l’Alsace avec Gilles Pudlowski, le pays de Proust avec Jacques Réda, la Flandre avec Jean Rolin, l’Aubrac avec Jean-Loup Trassard, la Saintonge avec Jean-Claude Valin, l’Eure-et-Loir avec Jean Guiloineau, la Bourgogne avec Maria Maïlat. Vous pourrez aussi découvrir les errances de Luis Mizon. C’est une France tout à fait insolite, surprenante même mais aussi lyrique, attachante qui surgit de ces regards différents mais toujours passionnés.

Saint-Cyr-sur-Loire, Editions Christian Pirot, 1987, 2007
ISBN 978-2868082510

L’envol d’Icare

Suivi du Traité des chutes, accompagné d’une lettre à Icare et d’un Pèlerinage à l’île d’Icaria

Homme-oiseau nanti d’ailes artificielles, premier aéronaute de l’espace, shaman ou initié appelé à monter au ciel, homme-papillon qui se brüle au soleil, avorton volant, homme-émissaire sacrifié et précipité dans le vide, homme volatil et sublimé, utopiste manqué et créature surgie des jeux obscurs de mots célestes, Icare est tout cela en même temps.
Parmi toutes les figures et les clés d’interprétation proposées par Jacques Lacarrière, chaque lecteur aura le choix : cette réflexion sur un mythe inusable est prétexte à un envol aussi savant qu’imaginatif.

Editions Seghers, Paris, 1993
ISBN 2232100243

Ce bel aujourd’hui

Je suis né dans un monde, un siècle et un milieu où les premiers objets que je perçus , quand je fus assez grand pour le faire, furent des Bugatti, et non des diligences, des avions Caudron et Bréguet et non des montgolfières.
Ces engins me parurent toujours familiers, je dirai même naturels et je me rendis compte en les voyant que la Beauté n’avait nullement déserté ce siècle mécanique, qu’Elle aussi pouvait habiter le métal, le verre ou le béton.
Il m’apparaît de plus en plus que ce monde moderne a un génie à lui, des inventions irremplaçables et des trouvailles qui auraient sûrement plu -ou n’auraient pas déplu- à Balzac ou Baudelaire.
De ces trouvailles, ces inventions, et ces beautés, j’ai voulu rendre compte en ce livre, cahier de rédaction, de lecture pour le temps présent et recueil des morceaux choisis de ma modernité.

Jacques Lacarrière

Editions Jean-Claude Lattès, Paris, 1989
ISBN 9782709607964

Ce bel et nouvel aujourd’hui

Téléphones portables, images virtuelles, surf et zapping sur les nouvelles ondes, manipulations génétiques et clonages, autant d’inventions qui fabriquent de nouveaux comportements, autant de mythologies qui se constituent à la porte du XXI: siècle.
Dix ans ont passé depuis Ce bel aujourd’hui, depuis les BD de Guy l’Éclair, depuis nos étonnements devant la prolifération des supermarchés, tankers et autoroutes. C’est pourquoi, une fois encore, Jacques Lacarrière porte sur les objets et les robots qui ne cessent d’envahir notre quotidien un regard averti, tout à la fois et d’ethnologue.
L’Éden fut-il le premier espace virtuel proposé à l’homme ? Dans quelle catégorie d’êtres ou d’objets célestes classer les satellites artificiels ? Qu’aurait pensé des mères porteuses Madame de Sévigné ?
Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond l’auteur, sans complaisance ni parti pris, avec la finesse et l’humour du sage, comme un La Bruyère ou un Roland Barthes dans leur temps.

Editions Ramsay, Paris, 1998
ISBN 9782841143481

Dictionnaire amoureux de la Grèce

Un dictionnaire amoureux ? L’amour peut-il vraimant s’épeler de A à Z ou, lorsqu’il s’agit d’un dictionnaire amoureux de la Grèce, d’alpha à oméga ? Qu’auraient dit en leur temps Artémise, Aphrodite, Cléopâtre, Ismène et Théodora si je leur avais murmuré : vous êtes l’alpha ou vous êtes l’oméga de ma vie ? J’imagine déjà leur rire olympien ! Et pourtant, depuis que j’ai entrepris l’écriture de ce dictionnaire, j’ai rarement éprouvé un tel plaisir à construire, inventer un livre en choisissant amoureusement les mots qui

lui conviennent. A l’inverse de l’essai, du récit ou du roman, le dictionnaire n’implique aucune continuité dans son parcours et l’on peut parfaitement – ce qui fut mon cas – rédiger un texte sur Pégase sans être obligé pour autant de continuer par Périclès ! Ce type de livre procure donc une liberté à la fois totale et révélatrice. Totale dans la mesure où l’on est seul juge des mots à dire – ou en l’occurrence à écrire – et libératrice en cela qu’il permet de s’attarder sur des mots inconnus, oubliés, voire intimes et d’éviter, de refuser tout sujet stéréotypé, tout guide académique ou parcours universitaire. Cela devient et cela est un inventaire personnel, c’est à dire subjectif, de lieux, thèmes, objets, personnages réels ou légendaires, êtres et amis aimés. Il y a donc fatalement des absences qui ne sont pas des manques puisqu’elles sont volontaires et des présences inattendues.

En conclusion, je dirai que le principe du dictionnaire m’a permis de revisiter la Grèce et ma mémoire d’une façon totalement neuve. Pour moi, un tel ouvrage n’est pas fait de mots disant la vie, mais de vie traduite par des mots.

Jacques Lacarrière

Plon 2001
ISBN 2259190766