Desmos

   Desmos
Numéro 27 de la revue Desmos-Le Lien
Depuis sa disparition, il y a deux ans, de nombreux hommages ont évoqué la mémoire de Jacques Lacarrière. Desmos, pour qui il a été un compagnon de route fidèle et généreux, a souhaité prendre le temps de préparer un numéro qui soit tout sauf un mausolée, tant la vie et l’œuvre de ce grand helléniste fut avant tout une expérience séculaire de l’érudition, un humanisme hors des académies.

Durrell et Lacarrière : rencontre au bord du Styx

Hommage à Jacques Lacarrière
C. Alexandre-Garner & C. Séris (éd.)Présentation de l’éditeur:
Cet ouvrage témoigne de l’amitié que partagèrent Lawrence Durrell et Jacques Lacarrière dès leur première rencontre. Rencontre au bord du Styx est la première publication de la nouvelle collection durrellienne. Cet ouvrage accueille des témoignages sur l’oeuvre de Jacques Lacarrière, des analyses des mythes récurrents qui tissent la trame de ses textes et des réactions de poètes, d’écrivains et d’universitaires de tous les horizons.On ne s’étonnera pas que des chercheurs grecs aient tenu à proposer leur propre hommage à ce voyageur infatigable qui fit aimer le pays d’Homère à plus d’une génération de Français à travers son livre sur le Mont Athos. Les poètes, qui se sont joints à ce travail pour saluer une dernière fois leur frère de plume, affirment ainsi à nouveau que la poésie n’a que faire des frontières qui tentent de diviser les hommes.

Ont contribué à cet ouvrage :
Christiane SÉRIS, Béatrice COMMENGÉ, Tahar BEKRI, Gil JOUANARD, Luis MIZÓN, Jean GUILOINEAU, Pierre GROU, Carlos FREIRE, Jean-Pierre RENAULT, Antigone SAMIOU, Sophie IAKOVIDOU, Barbara PAPASTAVROU, Irini APOSTOLOU, James GIFFORD & Stephen OSADETZ, Bruno TRISTMANS, Corinne ALEXANDRE-GARNER.

Presses Universitaires de Paris X, 2008
isbn (ean13) : 978-2-84016-030-4
format 15 X 21 / illustré
166 pages

Fabula

Un rêve éveillé

60 ans de passion pour le théâtre

Textes de Jacques Lacarrière sur la troupe du théâtre antique de la Sorbonne, la tragédie grecque, Avignon et Jean Vilar, le festival d’Avignon, le théâtre des Balkans, l’Opéra.
Dionysos Dieu du vin, c’est vrai et donc de l’ivresse. Mais aussi dieu fondateur du théâtre. Le vin, l’ivresse révèlent la face obscure, ignorée de nous-même. Le théâtre, lui, révèle à l’homme sa filiation avec les grands courants, les grandes forces du monde, les dieux, le destin, l’histoire et la cité.
Dionysos est le dieu des miroirs cachés, des sorties hors du corps par transes et extases, des possessions brutales mais fertiles qui font de vous, le temps d’un rêve ou d’une danse, l’éphémère réceptacle d’un dieu. Dionysos nous relie ainsi aux forces vives et assoupies de l’univers, il abolit en nous le temps et, comme Icare, nous entraîne au cœur d’un ciel nocturne et extatique.
Dionysos est un dieu qui multiplie l’homme en libérant en lui les forces et les élans de ses désirs les plus secrets avec évidemment le risque qu’on encourt : extase ou perdition, s’alléger ange ou s’alourdir démon. Mais là, le choix n’est pas dans le vin mais en vous.

Éditions Transboréal, 2008

Rencontres d’Auxerre

En mai 2007

A l’invitation de la conservatrice de la Bibliothèque municipale d’Auxerre, manfestations autour de Jacques Lacarrière ( lectures de textes de Jacques et de ses compagnons d’écriture publiés dans « Flâner en france » (éditions Christian Pirot), et présenté par Gil Jouanard , « Trois poètes de grands chemins » :
Roupnel, Bachelard, Lacarrière.

Lire le texte de Gil Jouanard « Roupnel, Bachelard, Lacarrière : trois poètes de grand chemin » écrit à cette occasion…

Promenade en Grèce avec Jacques Lacarrière Paris

Sous l’égide le la Fondation Hellénique

Le mardi 24 avril de 20h à 23h

La manifestation rendra hommage à l’écrivain de « l’été grec », en revenant, grâce à la récitation de Silvia Lipa-Lacarrière, sur ses textes et en associant la musique qu’il affectionnait, le Rébétiko

Avec :
Silvia Lipa-Lacarrière, récitante
Nicolas Syros, bouzouki et chant
Menelas Evgenidis, guitare

Renseignements – réservations :
Fondation Hellénique 47B Bd Jourdan 75014 Paris, 01 58 10 21 00/22 20/22 30/
Tarifs : 15 € – résidents CIUP : 8 €

La Fondation Hellénique

Promenade en Grèce avec Jacques Lacarrière

Aux Arcs sur Argens

– Bouzouki Nicolas Syros, avec son guitariste
– Musiques de Théodorakis et Hadzidakis
– Lecture Sylvia Lipa-Lacarrière
Textes choisis dans L’Eté grec, Chemins d’écriture,
poèmes : Icare, Aphrodite Ménologe, courts poèmes accompagnés de la musique de Hadzidakis.

Concert de rebétika
“Le Blues du Pirée”

… “C’est dans les ports et par la suite dans les tavernes, là où tout Grec se sent chez lui, que se pose la question même qui résonne au coeur de chaque rébétiko : la nuit de l’homme finira-t-elle un jour ?”

Vendredi 20 juillet 2007 à 21 heures, Château Sainte- Roseline aux Arcs sur Argens, près de Draguignan, dans le cadre du  Festival Gloriana
Renseignements : 06 60 90 17 23, 04 94 99 50 39

Poèmes à vivre

Au théâtre de l’Isle-Saint-Louis, 39 Quai d’Anjoux, en inauguration d’un cycle de concerts-lectures : “Poèmes à vivre” (les poètes aimés de Jacques Lacarrière), Mémoire des pierres, textes et poèmes de Guillevic et Jacques Lacarrière avec Alain Kremski, piano, Marianne Auricoste et Sylvia Lipa-Lacarrière.
Présentation Gil Jouanard. Renseignements : au 01 46 33 48 65

Jeudi 20 et 27 septembre 2007 à 18h30

Lapidaire

Le compositeur Michel Sendrez a écrit une musique sur un choix de poèmes de Jacques Lacarrière extraits de son recueil  » Lapidaire ». Ces poèmes étaient également traduits en basque. Ce concert eut lieu le vendredi 27 avril 2007, en l’église de Saint-Jean-de Luz.

Lapidaire
pour soprano, ténor, basse et orchestre
Poèmes extraits du recueil Lapidaire de Jacques Lacarrière


Le Lapidaire : « au Moyen-Âge, poésie didactique traitant des propriétés des pierres précieuses. »

La pierre, précieuse ou non, réceptacle d’une mémoire sans âge dans laquelle nous projetons une multitude de sensations, nous renvoie à une conscience d’être dans le rapport entre le temps du monde et celui de l’expérience humaine, succession d’instants éternellement recommencée.

La musique, que je voudrais avant tout émouvante, conjugue ces deux idées du temps. Absence de toute tentative de narration, de tout discours psychologique, de tout regard sur soi, mais prolifération d’incises, de rythmes, d’intervalles porteurs de sens, de modes à modulation continue, de contractions et dilatations de la pulsation, d’agrégations sonores libérées de toute référence à une technique rédactionnelle précise, formant une complexité évoquant celle du monde minéral.

La voix, par ses métamorphoses, creuse des glyphes dans le tissu orchestral, la récitante nous fait, quant à elle, vivre l’immense poésie de ces textes.

Le recueil de poèmes, Lapidaire, de Jacques Lacarrière, a cette faculté extraordinaire de nous donner l’illusion de participer de la nature dans sa globalité, en nous faisant découvrir comment les pierres portent les stigmates d’un temps cosmique, les signes de l’histoire du monde. Lente transformation géologique, avec ses secousses, ses déchirements, ses violences et ses beautés toujours renouvelées, de la gangue au cristal, de l’amorphe à la perfection géométrique, des ténèbres à la lumière, de l’opaque au diaphane, image grandiose, patiente, terrifiante ou réconfortante, d’une téléologie peut-être lumineuse.

Ecrite pour la tessiture hors du commun d’une basse-sopraniste, cette œuvre peut aussi être exécutée par un soprano dramatique, un ténor lyrique et une basse, les trois voix se répartissant la partie vocale d’origine.

Michel Sendrez



HERCYNITE
J’aime ton mot de nuit et ton nom
d’avant l’homme quand, infante, la terre
s’apprêta aux sacres des volcans.
Pavane des soleils. Cantates des calcaires.
En toi dort et attend, chrysalide, le temps.

TANTALITE
II te fallait ce nom de nuit, ce nom primal
et ce geste au désir des cristaux.
Ce nom qui dit la faim figée des gemmes.
Et leur soif de lumière absente. De soleil
clos.

HEMATITE
Parcelle refroidie du premier monde.
Pupille de l’ancien des siècles.
Détient, retient toujours en elle
le ciel noir d’avant la création du jour.

RUTILE
Sang séché. Fièvre figée du feu.
Gisant des clairs filons où ton destin
s’éploie.
Oui. Gisant aux mains jointes des ères.
Toi, le glas du soleil, le tocsin des
calcaires.

AMIANTE
Vestale des brasiers, amante des fournaises
tu rafraîchis le cœur des plus chaudes
étoiles,
vêture inadurante des âmes
où couvent encore les cendres des voyants.

AGATE
Sur les yeux clos des ères, les cernes de la
terre.
Remords du feu. Pleurs et fleurs des silices
aux
calices des laves. Méandres de la mémoire
éteinte des volcans. Ocelles. Ocelles irisés.
Du temps qui nous regarde.

HERTZINITA
Maite dut zure gau hitza
eta gizonaren aitzincko zure izena,
Lurra, infantes, sumeadietako
sakieetarako apailatu îenean.
Eguzkien pabana. Karehairien kantatak.
Krisalida bezala, zure baitan lo eta
aiduru dago, denbora

TANTALITEA
Oau izen hori behar zenuen, hastapeneko
izen hori
kristaien desioari geldirik doakion jestu
hori.
Harribitxien gose izoatua derasan izena.
Eta haien argigabearcn egarria. Eguzki
hetsiarena.

HEMATITEA
Lehen inunduaren lursail hoztua.
Mendeetako behialakoaren umezurtza
Edukitzen du, bsti bere baitan gordetzen,
Egunsentiaren aitzineko zeru beitza,

ERRUTILOA
Odol lehortua. Suaren sukar hormatua.
Zure halabeharra hedatuz doan
zain gardenetarik datza.
Bai, Aroîn esku bilduetaraino datza.
Zu, eguzkiaren hil zeinu, kareharrien
deiadar.

AMIANTOA
Su bizien zaindari aratza, labetegien
areorantea
freskatzen diizu izar beroenen bihotza,
arimcn bestimendu gar eta su gabekoa
zara,
non igarieen hautsak oraino kaldan baitira.

AGATA
Aroen begi hetsien gainean, lurraren
betondoak.
Suaren urrikiak. Laben suamuetan
mugerren negar eta lorsak.
Garmendien oroitinen itzaliaren
Inguru-minguruak.
Begi-orbanak.
Begi-orban hortzadartuak.
Behatzen gaituen denborarenak

Jacques Lacarrière

Jacques Lacarrière et le théâtre

Lundi 26 novembre 2007 à 19h30. Mairie du 13è arrondissement, 1 place d’Italie, 75013 Paris. Salle des fêtes, entrée libre.

Textes lus par des comédiens : Jean-Paul Roussillon, François Joxe, Elisabeth Tamaris, Anna Prucnal, Catherine Ferran, Sylvia Lipa-Lacarrière… accompagnés de musiciens…
Témoignages de : Jean Gillibert, Sonia Debeauvais, Jean Guiloineau, Jordan Plevnès, Gil Jouanard…

   A cette occasion, est présenté l’ouvrage Le théâtre, « Un rêve éveillé », textes de Jacques Lacarrière sur le théâtre (Groupe de théâtre antique de la Sorbonne, festival d’Avignon, théâtre des Blakans, Opéra, etc.) Michel Houdiard Editeur, disponible en janvier 2008.

Faire du chemin avec Jacques Lacarrière

Au Centre Giono à Manosque.

« Oui. Forts et denses, éclairants, lumineux furent finalement ces jours de l’été 1944. Ces jours qui contribuèrent si fortement à hâter la fin de mon adolescence.
[…] C’est à ce moment-là, quand tout autour de nous n’était que ruines, que la ville presque entière était à reconstruire et l’avenir à repenser, que je décidai seul, absolument seul (mais avec la complicité du tilleul) de ce que je ferais de ma vie : être cigale et jamais fourmi ».