Le Fleuve et la Mer

Musée du Montparnasse
Le 24 septembre 2013 à 18h30

Présentation Jacqueline Zana-Victor

Avec Gil Jouanard, Catherine Ferran, Guilène Ferré, Sylvia Lipa-Lacarrière, Christian Peythieu

Lectures de textes de Jacques Lacarrière accompagnées d’une exposition de photos de Jacques Lacarrière des années 50/60 : Images de L’Eté grec

Musée du Montparnasse
21 Avenue du Maine
75015 Paris ?
01 42 22 91 96

Ce que je dois à Aimé Césaire

Chemins faisant et Les Voyages intérieurs vous invitent

A la librairie Le Tumulte des mots
6 rue de Rochechouart 75009, métro Cadet
Lundi 27 mai à 19 heures

Ce que je dois à Aimé Césaire de Jacques Lacarrière
Présentation avec lectures à l’occasion de la réédition du livre aux éditions Isolato
Avec Florence Forsythe, Sylvia Lipa-Lacarrière et Jean-François Hécklé

Pour Aimé Césaire
Si quelque chose devait se révéler
Ce serait le tribut qu’on réclame aux esclaves
Ce travail fait de sang et de gestes battus.
Je ne veux plus qu’un seul chemin
Et le silence où me terrer
Et une voile venue à pas de vent
Et une galère éventrée sur la grève
Ouvertes aux canicules des révoltes.
Mes mots ont la teneur des terres cuites sans tendresse
Et je sais que je plaide pour un paradis condamné
Instruit de l’attirante et perfide ordonnance
D’une campagne ensoleillée quand la Destinée s’y promène Entre les mots, entre les morts
Ne le voyez-vous pas
Il n’y a plus que l’air d’où s’absente la vie.

Les Ecrivains voyageurs: Lacarrière, Meunier, Bouvier

A la Maison Jules Roy de Vézelay
Vendredi 17 mai 2013, à 18 h 30
par Gil Jouanard, écrivain en résidence.

Première partie: lectures et réflexions autour de l’oeuvre de Jacques Lacarrière, de Jacques Meunier et de Nicolas Bouvier.
Deuxième partie: Gil Jouanard d évoilera des textes écrits pendant sa résidence à la Maison Jules-Roy.

Gil Jouanard:

Gil Jouanard, né le 11 décembre 1937 à Avignon est un écrivain français découvert par René Char. D’abord orienté vers le journalisme, il participe à la création de l’un des premiers quotidiens de l’Algérie indépendante de 1963 à 1964. Dans les années 70, il est directeur de l’action culturelle et de l’information du Nouveau Théâtre de Marseille. Dès 1977, il crée les Rencontres poétiques internationales de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, ainsi que la première structure de recherche et d’animation littéraire permanente (Maison du Livre et des Mots). En 1982, il initie la création d’une résidence d’écrivains à Villeneuve-lès-Avignon, en collaboration avec le CNL. Il crée à Montpellier le Centre régional des lettres du Languedoc-Roussillon et la Maison du livre et des écrivains, qu’il dirige pendant presque vingt ans, jusqu’à leur fermeture en 2004. Gil Jouanard a publié plus de quarante livres. Il vient de publier « De la Baltique aux Balkans », journal poétique d’un écrivain voyageur, aux éditions Tertium. Il est en résidence à la Maison Jules-Roy jusqu’à la fin du mois de mai.

L’équipe de la Maison Jules-Roy
Pierrette Chêne, Emmanuelle Schwartz et Nathalie Durand

Maison Jules-Roy
Le Clos du Couvent
89450 Vézelay
Tél: 03 86 33 35 01
Fax: 03 86 32 36 87
Courriel: mjroy@cg89.fr
Site web: http://www.lyonne.com
Page MJR: http://www.cg89.fr/Culture-et-Vie-Locale/Patrimoine/Maison-Jules-Roy-a-Vezelay

Un site culturel du Conseil général de l’Yonne

Images de l’été grec

Exposition à la galerie 3F
Exposition de photos des années 50/60 de Jacques Lacarrière

Du 19 au 24 mars 2013

 

Galerie 3F,
58 rue des Trois Frères
75018 Paris

Ouverture à 14h. Les mardi, mercredi, vendredi et samedi de 18h30 à 19h30, des lectures de ses chemins méditerranéens réunis dans le volume « Bouquins », accompagneront l’exposition

Exposition annuelle des kilims ADA

A l’occasion du vernissage de l’exposition annuelle des Kilims ADA qui se déroulera du 26 février au 27 mars, Chemins faisant présente le jeudi 3 mars à partir de 19 heures, le portfolio Cappadoce, La Vallée des fées
Textes et photos de Jacques Lacarrière, introduction de Gil Jouanard.
Kilims ADA vous invite à déguster les traditionnels meze arrosés du non moins traditionnel raki au son de la musique tzigane du Trio Jasko Ramic, accompagné de Mahmout Démir.

Cloître des Billettes
24 rue des Archives
75004 Paris
Métro Hôtel de Ville

Jean Malaurie

« Jacques Lacarrière nous a quittés. Pour nous tous, ses amis, et très particulièrement les auteurs de la collection Terre Humaine, ce fut une stupeur. « Il est des hasards qui ont dirigé ma vie, et l’ont dirigée heureusement », confiait Jacques Lacarrière dans son dernier livre paru dans Terre Humaine, Chemins d’écriture. Ce rendez-vous avec son destin n’aura pas été prévisible. Lui seul en connaît désormais les raisons.

Jacques Lacarrière était en effet un compagnon, et parmi les plus grands de Terre Humaine. C’est en 1975 qu’il va rejoindre les auteurs de la première heure : Claude Lévi-Strauss, moi-même, Robert Jaulin, Jacques Soustelle, Don C. Talayesva, Indien hopi, Victor Segalen, Georges Condominas, Pierre Clastres, et même Pierre-Jakez Helias, avec son beau livre L’Eté grec, qui devait le faire connaître dans le monde entier. Le chaleureux qualificatif de Pierre-Jakez Helias, « nous, les camarades en Terre Humaine », ne signifie pas que tous ces auteurs se connaissent, sympathisent, mais qu’il existe entre eux une sorte de fraternité, mue par un même idéal de liberté et de combat, avec un sens de la dramaturgie de la condition de l’homme et un profond souci de faire éclater la vérité sur le sort de sociétés et civilisations toujours mal connues et trop souvent méconnues et même bafouées ou trahies.

Je sais combien la personnalité de Jacques Lacarrière a, dans une certaine mesure, modifié le cours de ce qu’on a pu nommer « le fleuve Terre Humaine ». Lacarrière est inclassable ; il n’appartient à aucun milieu. C’est un homme libre. Et c’est dans l’errance que son écriture nous fait connaître la Grèce de tous les jours, la Grèce d’aujourd’hui, et surtout la Grèce populaire et sa grave allégresse de vivre, dans des rythmes musicaux et un sens de la danse incomparables, avec ce singulier pouvoir d’être à même de dialoguer avec les dieux de l’Olympe. Jacques Lacarrière est un poète, dans la tradition d’un Jacques Villon. Jongleur de mots, oiseleur de songes, il a un talent exceptionnel pour parler avec des mots simples de mythes complexes qui sont autant de métaphores de pensées existentielles, d’interrogations fondamentales qui se posent à chacun d’entre nous au cours de notre existence. Maïeute, il converse d’égal à égal avec son lecteur. Sans aucun doute, Jacques Lacarrière, dont l’œuvre L’Eté grec a atteint, toutes éditions confondues, près de 800 000 exemplaires, figure parmi les livres les plus recherchés de la collection. Il côtoie Tristes Tropiques, Les Derniers Rois de Thulé, Carnets d’enquêtes d’Emile Zola, Les Lances du crépuscule de Philippe Descola, Le Désert des déserts, qu’il affectionnait, de Thesiger, Louons maintenant les grands hommes, livre culte de James Agee et Walker Evans, Rêves en colère de Barbara Glowczewski, Suerte de Claude Lucas, Le Souffle du mort de Dominique Sewane, et tant d’autres comme Charles-Ferdinand Ramuz, Emile Zola et ses Carnets d’enquêtes inédits, Roger Bastide, Jean Duvignaud ou Michel Ragon, qui ont marqué de pierres blanches l’édition du siècle dernier. Des livres, sous cette jaquette austère, noire, aux lettres oranges et rouges, qui s’interrogent, dialoguent entre eux sur les rayonnages des bibliothèques où ils sont heureux d’être, sachant être aimés de leurs collectionneurs, et d’un livre à l’autre confrontent les différences des pensées de leurs auteurs, dans une volonté de conscience universelle. Qui, dans les moindres bourgades de la Grèce, ne connaît Jacques Lacarrière ? Et j’ai appris qu’Athènes se propose de donner son nom à l’une des rues de cette ville immortelle.

Certains universitaires ont accepté de prendre le risque de relever le défi de devenir des auteurs de Terre Humaine, c’est-à-dire d’oublier une distanciation professionnelle en s’engageant en leur nom propre ; ils connurent souvent un magnifique succès, parfois un succès très relatif. Le jury du lecteur est implacable ; car il est difficile d’abandonner un style de rigueur dans nos Facultés et Instituts de recherches en sciences sociales qui, en ne s’adressant qu’à des spécialistes, oublient le premier devoir d’un enseignant, qui devrait pourtant être essentiel pour tout homme de science : une souriante communication qui dépasse le savoir et interpelle la conscience. Jacques Lacarrière, d’une science et d’une culture exceptionnelles, quoique résolument non-universitaire, a toujours réussi à transmettre ses connaissances les plus élevées aux plus humbles d’entre nous, sans qu’elles deviennent lettre-morte, l’un des buts tout à fait capital de la collection.

Nul n’a oublié son intervention superbe en tant que Président du grand colloque international du cinquantenaire de Terre Humaine tenu à la Bibliothèque nationale de France en même temps qu’une grande exposition, sous le patronage de Jean-Noël Jeanneney, Président de la BnF. Mes collègues venus de Russie, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Canada, du Brésil, d’Italie, de Grèce, de la Belgique, de Suisse, du Groenland, d’Australie, du Togo, d’Algérie, mais aussi naturellement de toute la France, m’ont fait part de leur admiration pour ce grand humaniste libertaire dont le souffle atteignait souvent à la plus haute spiritualité.

Je garde le souvenir d’un homme indifférent aux honneurs, en quête d’une vie monacale, puisque Jacques Lacarrière, au début de sa vie, a songé à vivre avec les frères dominicains, avant de poursuivre cette quête chez les moines anachorètes du Mont Athos. C’est ainsi que, jeune directeur de collection, je l’ai découvert, avec son livre magnifique, Les Hommes ivres de Dieu, et lui ai demandé de transmettre son extraordinaire connaissance, qui me rappelait celle des vagabonds de Gorki, alliée à son aspiration constante de spiritualité, chemin faisant, tel un starets, qu’il allait rechercher jusqu’à Patmos, cette île grecque où vécut Saint Jean l’Apôtre, et où il rédigea l’Apocalypse. Lacarrière rappelle qu’il a vécu trois ans, de 1963 à 66, dans un petit ermitage appelé Saint-Apollon, saint byzantin. Dans ce lieu magique, situé sur un surplomb, il dominait la mer, où, disait-il, « en s’éveillant chaque matin, l’ascète avait sous les yeux l’orée du paradis. L’ascète ou le poète. » 

J’ai vivement été touché, et même blessé, par la disparition de ce grand témoin, de cet homme de lumière, foncièrement généreux, sans malice, sans ressentiment dans les épreuves de la vie, de ce grand écrivain. Et je suis tout particulièrement ému, à cet instant si dramatique où son corps est livré ici-même, dans ce funérarium, aux flammes, selon ses dernières volontés. Nous n’avons pas été des camarades dans la vie quotidienne, et cela, sans doute par ma faute : étant naturellement très – trop ? – solitaire, j’ai toujours craint que les rapports trop fréquents entre les hommes ne risquent dans le trivial du quotidien de brouiller, voire d’altérer l’image distanciée mais plus profonde qui vous lie à eux.

Une nuit de dimanche, le lendemain de sa mort, à cinq heures du matin ; comme angoissé, je me suis réveillé, et je me suis mis à l’écoute d’une très, très vieille radio, à l’énergie un peu usée, et j’ai soudain entendu une voix très lointaine qui parlait comme dans une grotte, en évoquant les dragons dans un labyrinthe. C’était la voix de Jacques Lacarrière, dont j’ai poursuivi l’écoute comme si je me refusais à ce qu’elle se taise à jamais.

Dans la brume, à la recherche de notre vérité, la vérité de ce destin singulier de l’homme, nous pauvres nains, sommes nombreux, très nombreux, à savoir combien sa voix va nous manquer. « Un fleuve ne peut aller à la mer sans s’éloigner de sa source… Les grands évangiles sont encore à naître. » confiait-il dans une dernière et étrange interview à La Vie, avant son ultime voyage. Tenté par le bouddhisme, Jacques Lacarrière ajoutait : « Les grands mythes sont des fables enchanteresses. Nous ne sommes pas prêts à y renoncer. »

Maintenant, il sait.

Jean Malaurie, 26 septembre 2005.

Fête du solstice d’hiver

Soirée Littérature & Vin
Fête du solstice d’hiver
Vézelay
Samedi 22 décembre 2012 à 20h

Première partie
La poussière du monde Jacques Lacarrière et la Cappadoce, lecture de textes par Sylvia Lipa-Lacarrière et projection d’un film (20mn), dans le cadre de l’exposition Kilims qui s’achèvera début janvier 2013 à L’Âme Enchantée

Deuxième partie
APOLOGIE DU LIVRE
Nous proposerons une sélection de textes soulignant l’importance du livre et invitons chaque participant à nous faire découvrir un de ses livres favoris…
A quoi peut bien servir un livre, si ce n’est à permettre de réfléchir et de rêver ? Alors que beaucoup de média nous enferment et nous conditionnent, le livre nous ouvre les portes de l’imaginaire. Il y a quatre outils essentiels à tout homme curieux de ce (et de ceux) qui l’entoure(nt) : le microscope, le télescope, le livre et la poésie.
Jacques Lacarrière.

Cérémonie du simple, exercice de la patience. Lire est un chemin, parmi tant d’autres. Croître en clarté, voilà le but.
Christian Bobin, Le Colporteur.

Dégustation de textes, vins* ET amuse-bouches
Les vins et les textes sont notamment sélectionnés par Clotilde Davenne, œnologue, vigneronne à Préhy, Domaine des Temps Perdus, et par Francette et Lorant Hecquet, libraires à Vézelay. Les participants souhaitant contribuer à la soirée par un texte sont bienvenus et sont priés de se faire connaître.
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Rencontre organisée par l’association Convergences, avec la librairie L’Or des Etoiles
Librairie L’Âme Enchantée, 11 rue Saint-Etienne, Vézelay
Réservation nécessaire (nombre de places limité) 03 86 33 30 06
convergences.vezelay@ordesetoiles.fr
Participation (dégustation de 5 à 7 vins* et amuse-bouches) : 18 €, tarif réduit 12 €.
Convergences/Librairie L’Or des Etoiles 29 rue Saint Etienne 89450 Vézelay

*à consommer avec modération /Document imprimé par nos soins

Jacques Lacarrière : pour un rêve éveillé

Le parcours de cette soirée nous emmène sur les traces de Jacques Lacarrière, de sa rencontre avec le théâtre, à Epidaure en 1947, à ses engagements au travers de ses écrits pour que le théâtre soit un partage fraternel.
Les silhouettes qu’il fait exister : Antigone, Jocaste, Agamemnon, Cassandre, Ajax – toutes ces figures dont le poète s’est épris, parlent à travers son regard de leur condition d’êtres révoltés. Le poète nous aide ainsi à voir plus lucidement notre aujourd’hui.
L’expérience du théâtre, Jacques Lacarrière l’a vécue totalement en réclamant pour celui-ci le droit d’être « un rêve éveillé ».

Avec Sylvia Lipa-Lacarrière, Isabelle Yhuel, Etienne Chanson, Florence Forsythe.

le 1er décembre 2012 à 15 heures 30
à la médiathèque Equinoxe de Châteauroux